Scoutisme et Résistance
L'Article Scouts et Resistants se divise comme suit:
- Liste de scouts morts pour la France en resistance contre l'armée allemande
- Photos du mémorial national des scouts morts pour la France, à Riaumont.
- Vidéo du Village de Riaumont sur les scouts morts pour la France
- Saints scouts martyrs orthodoxes
- L'incroyable guerre des scouts polonais contre l'occupant nazi
Liste de scouts morts pour la France en resistance contre l'armée allemande (première guerre mondiale, campagne de France, Forces Françaises Libres, Forces Françaises de l'intérieur.)
"Sur mon Honneur et avec la Grâce de Dieu, je m'engage à servir... ma Patrie."
Nicolas Benoît: Co-créateur du premier mouvement scout français, les Eclaireurs de France (1911). En 1914, Nicolas Benoit est volontaire pour renforcer les fusillers marins, qui ont déjà repoussé les allemands sur l'Yser. C'est à leur fameuse bataille du Dixmude que le lieutenant de vaisseau Nicolas Benoit, de la 2e compagnie du 1er régiment de fusiliers marins, meurt des blessures reçues le 17 décembre 1914, au combat de Bixschoote (Belgique).
Guy de Larigaudie: Surnommé "Le Routier de Légende", Guy entre au scoutisme à la troupe Saint-Augustin 12e Paris en octobre 1923. Il prononce sa promesse de servir de son mieus Dieu, l'Eglise et la Patrie dans une clairière de forêt d’Île-de-France six mois plus tard. Totémisé Panthère au beau soleil. Il s’interroge sur sa vocation et se demande s'il ne sera pas missionnaire. En 1926, il entre au Séminaire d’Issy-les-Moulineaux, mais étouffe bientôt entre ses murs. Il effectue son service militaire dans divers régiments de cavalerie à Verdun, Saumur et Epernaypuis devient chef de troupe à Montmartre. Il deviendra rédacteur, reporter et écrivain pour les Scouts de France et effectue son premier grand voyage autour du monde avec vingts scouts pour se rendre au Jamboree scout en Australie. Il passe par Port-Saïd, le canal de Suez, Aden, Colombo… Sydney ; puis le retour via la Nouvelle-Calédonie, Tahiti, Panama, les Antilles, etc. En 1935, il s’embarque sur le paquebot Normandie à destination des États-Unis, un pays qu’il traversera par trois voies principales : la route d’est en ouest, de New York vers Los Angeles ; la route des Bois Rouges le long des côtes du Pacifique ; la route du Nord, par la grande Prairie, Minneapolis, Détroit jusqu’à Québec. Entre-temps, depuis San Francisco, il fera un voyage dans les îles du Pacifique en 1936.
En 1937, accompagné de Roger Drapier, Guy de Larigaudie se lance pour la grande aventure de sa vie : la première liaison automobile Paris-Saïgon, au volant d’une vieille Ford 19 CV 4 cylindres qui affichait 70 000 km, et baptisée Jeannette. Après Genève, Vienne, Budapest, Belgrade, Sofia, ils abordèrent la Palestine puis traversèrent l’Afghanistan et l’Inde avant de se lancer réellement dans l’inconnu, faute de renseignements ou de cartes précises et surtout aux abords de régions accidentées difficiles d’accès. À Saïgon enfin, en 1938, une étonnante fête scoute se déroula dans l’enceinte du grand stade en leur honneur. À son retour en France, le 4 juillet 1938 au port de Marseille, Guy raconte son voyage au journaliste de Radio Paris.
À la déclaration de la guerre, en septembre 1939, Guy de Larigaudie rejoint le dépôt du 11e régiment de cuirassiers au camp de Mailly. Il est affecté sur sa demande à un groupe de reconnaissance à cheval. Le 11 mai 1940, lors d’un combat rapproché avec les armées allemandes dans un bois près de Musson dans la région de Virton, en Belgique, Guy de Larigaudie tombe mortellement frappé.
Son dernier message, adressé à une carmélite qui était sa confidente spirituelle a été retrouvé:
"Ma Sœur,
Me voici maintenant au baroud. Peut-être n’en reviendrais-je pas.
J’avais de beaux rêves et de beaux projets, mais, n'était la peine immense que cela va faire à ma pauvre maman et aux miens, j’exulte de joie. J’avais tellement la nostalgie du Ciel et voilà que la porte va bientôt s’ouvrir.
Le sacrifice de ma vie n’est même pas un sacrifice, tant mon désir du Ciel et de la possession de Dieu est vaste.
J’avais rêvé de devenir un saint et d’être un modèle pour les louveteaux, les scouts et les routiers. L’ambition était peut-être trop grande pour ma taille, mais c'était mon rêve.
... Il n'est plus maintenant que de courir joyeusement ma dernière aventure."
Stèle en Mémoire de guy de Larigaudie
André Zirnheld: Scout de France, il est volontaire en 1940 puis rejoint la France Libre et est condamné pour desertion. Affecté au 1er bataillon d'infanterie de marine, il participe au premier combat d'une unité FFL à Sidi-Barani le 6 septembre 1940. En janvier 1941, en raison de ses diplômes, Zirnheld est retiré du front et nommé directeur-adjoint du service d'information et de propagande au Caire. Bien qu'il s'intéresse beaucoup à son travail, Zirnheld demande rapidement à être envoyé au front. Il s'inscrit au stage d'élève officier à l'École des Aspirants de Brazzaville en juin 1941, d'où il sort cinquième fin 1941.
De retour au Proche-Orient en février 1942, Zirnheld se porte volontaire pour la 1re compagnie de parachutistes, intégrée comme french squadron au Special Air Service. Lors de sa première mission, Zirnheld commande une équipe de quatre hommes qui effectue un raid sur l'aéroport Berka-3 le 12 juin 1942, détruisant six avions ennemis au sol. Il reçoit alors, comme tout SAS après sa première mission, l'insigne des ailes opérationnelles SAS ou « ailes égyptiennes ». Ses missions suivantes seront le sabotage d'une voie de chemin de fer, puis une attaque de véhicules et ramener des prisonniers de la Luftwaffe. Il est ensuite proposé pour la Croix de guerre et la Military Cross. La quatrième mission de Zirnheld est un raid en jeep sur le grand aéroport de Sidi-Haneish. André est mitraillé par des bombardiers allemands et meurt rapidement. il est enterré sur place avec les honneurs militaires ; une croix sommaire formée de deux planches à caisse est érigée sur sa tombe avec cette inscription : « aspirant André Zirnheld, mort pour la France le 27 juillet 1942 ». Un peu avant sa mort, il dit à François Martin : « Je vais vous quitter. Tout est en ordre en moi. », et lui demande de s'occuper des papiers et livres dans son barda. C'est Martin qui aurait découvert le carnet de Zirnheld dans lequel celui-ci a écrit une prière qui deviendra la prière des paras:
Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste,
Donnez-moi qu'on ne vous demande jamais.
Je ne vous demande pas le repos,
Ni le succès, ni même la santé.
Tout ça, mon Dieu, on vous le demande tellement,
Que vous ne devez plus en avoir!
Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste,
Donnez-moi ce que l'on vous refuse.
Je veux l'insécurité et l'inquiétude.
Je veux la tourmente et la bagarre.
Et que vous me les donniez, mon Dieu,
Définitivement.
Que je sois sûr de les avoir toujours
Car je n'aurai pas toujours le courage
De vous les demander.
Donnez-moi ce dont les autres ne veulent pas.
Mais donnez-moi aussi le courage,
Et la force et la foi.
Car vous êtes seul à donner
Ce qu'on ne peut obtenir que de soi.
Joël Anglès d’Auriac: Prononce sa Promesse le 23 Mars 1941 au Clan Saint Martin de Toulon. Participe au pélerinage du Puy en 1942. Envoyé de force à Tetschen-sur-Elbe (Sudètes) pour le STO, il créé un clan routier clandestin (Notre-Dame de l'Espérance) et multiplie et actes de sabotages et de contre-propagande. Jugé pour haute trahison, il sera décapité le 6 décembre 1944. Sa cause de béatification a été introduite à Paris parmis seize scouts tués par les nazis en haine de la Foi.
« Voici le dernier message de votre ami Joël… Ne soyez pas tristes, je meurs avec le sourire, car le Seigneur est avec moi, et je n’oublie pas qu’un Routier qui ne sait pas mourir n’est bon à rien… Continuez dans la voie que je vous ai tracée. C’est certainement la plus fructueuse et celle qui conduit à la vie la plus belle.Adieu Frères Routiers, ma dernière parole : ne quittez pas le Scoutisme. Adieu. »
Agnès de la Barre de Nanteuil: Membre des Guides de France, puis cheftaine à la 2e Vannes et cheftaine de louveteaux. Elle sert comme agente de liaison du réseau Libération-Nord. Elle est dénoncée et arrêtée le 13 mars 1944. Torturée et blessée à la hanche le 6 août 1944, elle meurt le 13 aout 1944 à Paray-le-Monial dans le convoi qui l'amenait en déportation. Elle est la seule femme a avoir donné son nom à une promotion de l'école d'officiers de Saint-Cyr.
Une de ses dernières paroles fut : « Je donne ma vie pour mon Dieu et ma patrie [...] j'ai été dénoncée, mais j'ai pardonné. »
Bienheureux Marcel Callo: Issu d'une famille très pieuse, Marcel rejoint le mouvement de la croisade eucharistique, puis les Scouts de France à 12 ans (Troupe Jacques Cartier 5ème Rennes). Il s'engage sur son honneur et avec la grâce de Dieu à servir de son mieux Dieu, l'Eglise et la Patrie le 19 Juin 1934, il sera ensuite chef de patrouille et quittera finalement la Troupe pour se consacrer à l'action catholique dans les Jeunesses Ouvrières Chrétiennes (JOC) qu'il perpétuera clandestinement à partir de 1940, puis en Allemagne, après sa déportation au STO. Arrêté le 19 mars 1944, il est envoyé dans un camp souterrain. Miné par la faim, le roid et les mauvais traitements, il meurt de dysentrie un an après. Un assistant témoigne « Marcel avait le regard d'un saint ». Il est béatifié le 4 octobre 1987 par Saint Jean Paul II. Le jeune français est donc le premier scout catholique béatifié.
Au moment de partir pour le travail obligatoire (STO), il déclare: « Je pars non pas comme travailleur, mais comme missionnaire auprès de mes camarades»
Claude Lerude: Né le 6 Juin 1920, orphelin de père très tôt, Claude s'engage sur la Promesse Scoute le 3 Juin 1933. Scout à la 2ème Orléans, il est totémisé Lion qui a soif, devient CP de la patrouille de l'Aigle, routier puis ACT au jamboree de Hollande et enfin CT. Il est breveté du badge de bois au camp école de Chamarande. A la suite de la déclaration de guerre, il dissimule son état de santé pour s'engagé au régiment où son père avait reçu ses blessures mortelles durant la première guerre. Chef aux Chantiers de Jeunesse et CT de la 1re St-Amand-Montrond, il en profite pour organiser une resistance catholique, notamment en tant que chargé du recrutement et de l'organisation du Corps-Franc "Vengeance" autour d'Orléans, il rayonne sur cinq départements. Il est arrêté par la Gestapo et meurt en déportation le 7 mai 1945.
Amédée Para: Pendant la seconde Guerre Mondiale, Amédée faisait partie de la IIe Gap, Troupe Pie XI des Scouts de France en tant que éclaireur puis Routier. La troupe de la IIe Gap participa en août 1942 au pèlerinage avec les Routiers du Puy ; et ce fut lui, CP des Chamois et Écuyer de France, qui marcha en tête de la délégation en portant le gonfanon. Le 17 Juillet 1944, il se porte volontaire pour une mission dangereuse, assurant la liaison pour prévenir deux groupes de résistants de la manœuvre d'une patrouille allemande. Il fut repéré et abattu. En se portant volontaire, il avait déclaré:
"Ce sera ma BA de la journée"
Son acte de bravoure fut cité à l'ordre de l'Armée : « Magnifique Scout de France, bien que venant de rejoindre les F.F.I., a tenu à participer avec son unité au combat de Laye, le 17 juillet 1944. A pris sur lui d'assurer une mission très dangereuse, est parti sous un feu d'armes automatiques. Mortellement frappé à dix-huit ans, son sacrifice illumine d'une gloire impérissable les Scouts de France et son exemple rayonnera à jamais sur tous nos jeunes. »
Stèle en Mémoire d'Amédée Para
Mémorial des Scouts Morts pour la France dans le Village scout de Riaumont construit par les moines et les enfants du village.
Russie; tsarévitch Alexis
Pologne: Szare Szeregi