La Vocation au Scoutisme

« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi… » Jean XV, 16.


Tu es mon ami, non plus seulement mon serviteur : mon ami parce que je t’ai fait connaître plus qu’à d’autres les secrets de mon Père.

Tout ce que tu as, tu l’as reçu.

De moi.

Tout ce que tu es, tu l’es par moi.

Ce n’est pas toi qui m’as choisi pour Dieu – c’est moi qui t’ai choisi.

J’ai choisi ton âme entre toutes les âmes possibles et qui n’existeront jamais : je l’ai créée et lui ai donné un corps.

Je t’ai choisi entre tous les hommes pour te faire chrétien.

Et entre tous les chrétiens pour te faire Français.

Et entre tous les Français pour te faire scout de France.

Pense aux millions d’infidèles qui ne seront jamais chrétiens et qui mourront sans savoir que je suis mort pour eux.

Pense à tous les chrétiens qui n’ont pas le bonheur d’être fils du royaume très chrétien et de descendre spirituellement de saint Louis et de sainte Jeanne la Pucelle.

Pense à tous les petits garçons de France qui n’ont pas la chance d’être scouts – la grâce d’être scouts.

Tu crois que tu es scout parce que tu as voulu le devenir. En vérité, je te le dis, c’est moi qui t’ai élu en secret et qui préparais toutes choses pour que tu le devinsses.

Car c’est une élection, puisque mes scouts sont une élite.

Je t’ai élu, je t’ai distingué, je t’ai choisi.

Et tel est l’effet de ma prédilection, de ma dilection de préférence.

Je t’ai aimé gratuitement. Tu n’y es pour rien.

Je t’ai choisi, et tel est le mystère de mon amour.

Et mon amour fait bien les choses.

Si le Seigneur n’est pas l’architecte, c’est en vain que les maçons travaillent.

Si le Seigneur ne monte la garde, c’est en vain que 1es sentinelles veillent sur les remparts de la cité.

Et si le Seigneur n’est pas dans la barque, c’est en vain que se fatiguent les rameurs.

Ce qui veut dire, scoutmestre ou chef de patrouille, que sans moi tu ne peux rien faire.

Vois, mon scout, les moyens de Dieu et les moyens de l’homme, et apprends à ne te confier qu’au surnaturel.

Je pressais mes disciples de prendre la mer, et de me précéder de l’autre côté du lac.

Puis, la nuit venue, je me retirai seul sur la colline pour prier.

Ce n’était pas pour moi que je priais, mais pour ma petite patrouille, ma première patrouille, mes apôtres et mes éclaireurs qui, ce soir-là, et bien malgré eux, étaient un peu mes éclaireurs marins.

Et je priais.

Je t’ai choisi, toi et tes frères scouts, et je vous ai institués, afin que vous alliez, que vous ayez une vie féconde et fructueuse, et qu’il y ait quelque chose de changé parce que vous avez passé sur la terre.

Comme un bon cep, tu dois produire du fruit.

Et il faut que ce fruit demeure.


- Quelque chose de changé – en mieux – parce qu’il y a un scout à l’école ou à l’atelier.

- Quelque chose de changé en mieux parce qu’il y a un scout au régiment.

- Quelque chose de changé en mieux parce qu’il y a un scout à la maison.

- Et dans la paroisse et dans la cité, et dans ta patrie et dans mon Eglise, si mes scouts sont ce qu’ils doivent être – et pourquoi ne le seraient-ils pas ? – Il doit y avoir quelque chose de changé en mieux :

Plus de concorde entre les citoyens et plus de ferveur dans la paroisse ;

Plus de prospérité dans la patrie, et dans mon Eglise plus de sainteté.

Et ces merveilles ne s’opéreront pas sans ta prière. Mais pour arriver à cela, tout ce que tu demanderas à mon Père en mon nom, il te le donnera.

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